Guerre en Ukraine, hausse des intrants : quel impact sur votre exploitation agricole ?

La guerre en Ukraine amène une grande fébrilité sur les marchés des matières premières et la situation inflationniste déjà en cours depuis cet automne avec la reprise mondiale post COVID s’accentue encore.

Quelques éléments de contexte liés aux exportations

La Russie et l’Ukraine sont des exportateurs majeurs de céréales. L’Ukraine est par exemple le premier producteur et exportateur de tournesol, le 1er exportateur d’orges et le 5e exportateur de blé mondial. La Russie introduit déjà des restrictions aux exportations de céréales vers certains pays. En conséquence les cours des céréales déjà élevés depuis quelques mois bondissent à des niveaux très élevés depuis le début du conflit. Les principaux intrants également.

L’agriculture française sera impactée par ce conflit et les conséquences directes sur le prix et la disponibilité des intrants pèsera indubitablement sur les coûts de production notamment pour la prochaine campagne de cultures.

En guise de compensation, la hausse des prix alimentaires de 3 à 4 % perçue comme le résultat de l’application de la nouvelle loi Egalim 2 destinée à protéger le revenu des agriculteurs permet de couvrir tout ou partie de la hausse des coûts de production, mais pour combien de temps ?

Pour faire face aux retombées économiques du conflit sur la France, un plan de résilience économique et social a été annoncé par le gouvernement dont les modalités sont consultables sur le site du ministère de l’agriculture.

Que faire face à la situation de hausse des tarifs des intrants ?

Les conseillers Cerfrance Isère-Drôme-Vaucluse analysent la situation et apportent leurs recommandations

1. Calculer l’impact sur les coûts de production de l’exploitation

Face à cette situation, il serait recommandé de commencer par déterminer quel est l’impact de la hausse des intrants et des cours sur les coûts de production et sur les marges en intégrant également les variations sur les produits. Il s’agit de voir comment le moteur économique de l’exploitation est impacté à l’échelle du cycle d’exploitation.

2. Envisager des ajustements pour techniques court terme pour limiter les impacts de la hausse des intrants

Décapitalisation du cheptel, Ajustement de la fertilisation, Intégration de légumineuses dans l’assolement ? Quel volume optimum pour l’exploitation ? L’idée est de construire plusieurs scénarios pour envisager différentes évolutions possibles de la situation. Dans cette analyse, il faut garder en tête que les charges fixes, moins sensibles à la hausse des intrants sur le court terme, représentent une grosse partie des coûts de production : 66 % en élevage laitier et près de 70 % en grandes cultures. En ajustant les volumes pour pallier à la hausse des intrants, les charges fixes seront concentrées sur les volumes restants.

3. Déterminer l’impact sur la trésorerie

Une fois l’impact sur le cycle d’exploitation appréhendé, il est nécessaire de le décliner dans le temps, c’est-à dire sur la trésorerie. En agriculture, il y a des cycles d’exploitation, selon le type de production, des périodes plus ou moins longues avec des entrées de trésorerie réduites. Le niveau de trésorerie de l’exploitation sera-t-il satisfaisant ? Permettra-t-il de faire face à l’augmentation du montant des factures ? Si des difficultés sont détectées, il est recommandé de mettre votre banquier assez vite dans la boucle.

4. Mettre en place les mesures de modulation fiscale et sociale

Il est judicieux de mettre en place les mesures de modulation fiscale et sociale si cela s’avère nécessaire. Par exemple, considérant une date de clôture au 31 décembre 2021 avec une bonne campagne 2021 et un résultat fiscal en progression, engendrant une hausse de la MSA et des impôts, il peut être judicieux de constituer une épargne de précaution déductible fiscalement et réutilisable plus tard au moment où la pression sur la trésorerie se fera plus forte. C’est un bon moyen pour écrêter un pic de revenu fiscal tout en assurant ses arrières en termes de trésorerie.

5. Garder le cap sur le long terme

Enfin, après la gestion de l’urgence, il est utile de se projeter à 2 ou 3 ans afin de voir comment renforcer la capacité de résistance du système de production à ces hausses d’intrants ou d’autres types d’aléas (climatiques, sanitaires…).

Votre conseiller d’entreprise ou votre comptable Cerfrance Isère-Drôme-Vaucluse peuvent vous accompagner dans cette réflexion. N’hésitez pas à les solliciter. 

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