Pour les producteurs investis dans un point de vente collectif, cette démarche constitue une opportunités d‘améliorer les performances commerciales de leur exploitation. Ce modèle économique vertueux permet de partager et mutualiser du temps et de nombreuses charges.
La réussite d’un magasin de producteurs va reposer sur la cohérence et l’animation du groupe qui le compose. Le partage d’une vision commune, une gouvernance claire et des relations apaisées vont être autant de facteurs qui contribueront au succès et à la pérennité du projet collectif.
Un collectif qui partage des valeurs et des objectifs communs
Dès l’initiative du projet et tout au long de sa maturation, les membres du groupe apprennent à se connaître. Chacun partage sa vision du point de vente idéal et ses attentes en termes de volume de ventes, de temps qui sera consacré, de bénéfices escomptés ainsi que les adaptations ou concessions envisageables au niveau de son exploitation.
Cette réflexion individuelle puis commune permet de faire émerger une stratégie collective par le consensus :
- Les valeurs du magasin,
- Les objectifs du collectif,
- Le modèle de temps de présence et de gestion au magasin.
Un règlement intérieur pour définir le fonctionnement du point de vente
La rédaction d’un règlement intérieur est obligatoire pour un point de vente collectif et va se faire dès son démarrage. En définissant clairement l’organisation du magasin, il permet d’anticiper et d’éviter les conflits en facilitant la prise de décision collective même en cas de désaccord.
Il précise entre autres points la composition et les procédures associées aux membres, la sélection et les modalités d’approvisionnement des produits, l’organisation du travail (dont les permanences), le commissionnement et la circulation de l’information.
Le règlement intérieur est à revoir tout au long de la vie du magasin afin d’intégrer et d’anticiper de nouvelles situations et de formaliser des règles implicites.
Le mot de Laetitia BUREAU, juriste Cerfrance
Bien que le règlement intérieur soit un document interne non rendu public, une attention particulière doit être apportée à sa rédaction. En effet, ce règlement s’impose à tous les producteurs membres. Cependant une disposition ambiguë, mal formulée ou en contradiction avec les statuts du point de vente rend cette clause inapplicable.
C’est pourquoi bien que le recours à un professionnel pour la rédaction du règlement intérieur ne soit pas obligatoire, elle ne peut qu’être très fortement recommandée pour prévenir tout conflit.
Des habitudes collectives de travail à instaurer pour entretenir la dynamique
Le collectif ne s’arrête pas à la gouvernance. Chaque membre est appelé à travailler et communiquer activement au quotidien avec le groupe selon des règles claires, des habitudes partagées et des réunions institutionnalisées.
Les bonnes pratiques observées sont :
- Une répartition des permanences conforme au règlement intérieur
- Une répartition claire des tâches : administratif, gestion du personnel, gestion du matériel, communication, réunions extérieures
- Une réunion mensuelle qui aborde les ventes réalisées, l’étude des candidatures de nouveaux membres, les retours clients, l’animation du point de vente
- La mise en place d’une banque de travail pour comptabiliser le temps de travail réalisé par chacun et assurer l’équilibre dans le groupe
- La mise en place, l’utilisation et l’animation d’outils de liaison internes : cahier de liaison, cahier de transparence, tableau d’affichage, casier nominatif
- La gestion des conflits au fil de l’eau, avec comme guides les statuts et le règlement intérieur.
Les facteurs clés de réussite
- Une initiative partant et portée par les agriculteurs
- Un ou des leaders possédant une vision globale, une bonne connaissance de leur environnement extérieur et des opportunités qu’ils peuvent saisir sur leur territoire
- Un membre du collectif ou une personne extérieure capable de « tirer sur les bons fils », de repérer et de solliciter les personnes ressources
Un accompagnement à envisager tout au long du cycle de vie du magasin
Le règlement intérieur et l’institutionnalisation d’habitudes de travail en commun ne sont dans certains cas pas suffisants pour faire avancer le collectif, passer des étapes dans le développement du magasin ou gérer des conflits. Les associés peuvent alors faire appel à des tiers pour les accompagner lors de ces jalons. Faire appel à un intervenant extérieur facilite les échanges, permet de prendre du recul et de la hauteur sur les sujets. Il apportera également des méthodes et des bonnes pratiques pour faire avancer les situations. Comme tout appel à prestataire extérieur, le collectif cadrera son besoin et ses objectifs par un cahier des charges afin de sélectionner un tiers de confiance et des modalités d’accompagnement adaptées. La prestation d’accompagnement peut être globale (forfait) ou à la carte.
En partageant la stratégie du point de vente, en déterminant un cadre et des habitudes de travail, le collectif créée les conditions d’un magasin performant car attractif pour sa clientèle, et ainsi pérenne car attractif pour de nouveaux associés et dépôts-vendeurs.
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